Performance & installation, 2021

Kissing Data Symphony

Lancel/Maat (NL)

Une « Intimacy Data Symphony » est une expérience multisensorielle et intime de réalités fusionnées, un rituel poétique durant lequel deux personnes s’embrassent et se caressent le visage en public. L’activité cérébrale de ces deux personnes est mesurée et visualisée sur un électroencéphalogramme, dont les données en temps réel sont projetées au sol et tournent autour du duo. Les données liées à l’activité cérébrale des couples qui s’embrassent s’entremêlent. Un paysage de données, responsive et immersif, est ainsi co-créé, reflétant les émotions et les mouvements de chacun·e de manière interpersonnelle et esthétique. La visualisation de données est traduite en temps réel en un algorithme qui compose un paysage sonore : une Kissing Data Symphony.

Cette installation performante a recours à un « Multi-Brain BCI » complet (interface cerveau-ordinateur). Alors que les BCI précédents ne mesuraient que l’activité cérébrale d’un idividu, les nouveaux BCI multi-cerveau permettent de mesurer l’expérience corporelle partagée, l’expérience collective et les émotions en groupe, de collecter des données à grande échelle et de nourrir des algorithmes. Cette recherche sert les objectifs de l’intelligence artificielle en matière de prévisibilité, d’automatisation, de gestion et de contrôle. Les artistes Lancel/Maat y répondent de manière critique avec une vision esthétique du Multi-Brain BCI explorant les échanges publics et l’imagination, éléments essentiels à l’intimité, l’empathie et la confiance.

L’interface informatique multi-cerveau Intimacy Data Symphony « embrasse tou·te·s les participant·e·s en un baiser », dans le sens où :

* Toutes les personnes présentes – celles qui s’embrassent et se caressent, comme les spectateur·rice·s – co-créent et interprètent en temps réel la visualisation des données du Multi-Brain BCI et la sonification des données d’une activité cérébrale partagée et spontanée.

* Les principes esthétiques perturbent les relations de contrôle et de prévisibilité. Ils font place à une perception ambiguë et une réflexion partagée, à travers une exposition inhabituelle à l’intimité et à la vulnérabilité. Ils permettent également le partage des responsabilités, et ouvrent la porte à l’imprévisibilité des données.

* Un·e animateur·rice guide les participant·e·s et les invite à ressentir, explorer, interpréter et cherche du sens dans ce processus hybride de contact social intime.

Performance & installation, 2021

Avec le soutien de EUROPEAN MEDIA ART PLATFORM EMARE co-financé par le Creative Europe Programme of the European Union, Eagle Science Amsterdam, Creative Industries Fund, Mondriaan Fund

Horaires des performances, en présence des artistes :

Ven 24.02.23 >17:30-19:00
Ven 24.02.23 >19:30-20:30
Sam 25.02.23 >18:00-19:30
Dim 26.02.23 >11:30-13:00
Dim 26.02.23 >14:30-16:00

Lancel/Maat

Les artistes et chercheur·euse·s Karen Lancel et Hermen Maat (Lancel/Maat, basé·e·s à Amsterdam) travaillent dans les domaines de l’art, de la science et de la technologie. Le duo crée des œuvres média interactives, des performances, des vidéos et des installations, ainsi que des rituels de contact social organisés. Son travail a été présenté à l’international dans des contextes culturels et géographiques différents (en Europe, en Asie et aux États-Unis). Le duo a reçu de nombreux prix, bourses et subventions, ainsi que des invitations à des résidences d’artistes et à des postes de recherche. Le travail de Lancel/Maat est représenté par Public Art Lab Berlin.

Lancel/Maat est considéré comme des pionniers explorant l’incarnation, l’empathie et l’intimité, l’isolement, la vie privée et la confiance, dans l’enchevêtrement bio(techno)logique post-humain avec les autres (non) humains. Le duo réfléchit de manière critique aux représentations et interprétations actuelles des données de notre expérience incarnée et de nos liens intimes dans un cadre orienté politiquement et commercialement. Dans leurs œuvres, les technologies de contrôle biométrique automatisé sont radicalement déconstruites pour créer des systèmes de rétroaction biotechnologiques poétiques et une perception de miroir neuronal, pour une nouvelle expérience et un imaginaire d’incarnation partagée.

Lancel/Maat développe actuellement un nouveau modèle d’interaction multisensorielle pour une expérience intime du toucher social, Shared Senses. Ce modèle d’interaction est développé pour inspirer les artistes, les scientifiques et les designers, ainsi que les personnes actives dans le domaine de l’éducation à repenser une éco-culture socio-technologique durable des réalités en fusion. Ce modèle est issu d’une collaboration avec ArsElectronica et European Media Art Platform (EMAP), ainsi que de la recherche artistique et du doctorat de Lancel/Maat à la TU Delft (Participatory Systems Lab).

© Lancel-Maat
© Lancel-Maat